À portée de roue

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Semaine mouvementée dans le nord de la France

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Lettre d'information #14 - À portée de roue

À portée de roue
Jul 5, 2021
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De la pluie, des pavés, de la boue, de la casse, on peut dire que je n’ai pas été très épargné par les pépins cette semaine, ça ne m’a pas empêché de prendre beaucoup de plaisir à vélo, de la plaine picarde à la vallée sauvage de la Meuse en passant par le bassin minier, les pavés du Nord et le Laonnais. Je ne connaissais pas les Hauts-de-France (un nom de région qui n’a aucun sens géographique comme on me l’a fait remarquer, son “sommet” culminant à moins de 300m d’altitude), mais cette semaine m’a donné envie d’y revenir, peut-être avec un peu plus de soleil 😀. Il s’agit de la semaine où j’ai effectué la plus grande distance à vélo et le moins d’entretiens (qui sont de plus en plus difficiles à organiser en cette fin d’année).



L’enfer du Nord ?

Lundi matin, je pars en train de Paris. Je suis en effet rentré chez moi à la suite du vol de mon portefeuille (la personne qui l’a ramassé s’étant visiblement lancé dans un barathon à Rouen). 20 minutes plus tard j’enfourche mon vélo à Chantilly, dans l’Oise. Le début de l’étape est boisé, et sous une pluie fine me voilà rapidement coincé dans des petits chemins humides et boueux que j’ai du mal à esquiver (afin d’éviter les grosses routes). Résultat : je roule, je roule dans la plaine du Beauvaisis (et son architecture assez curieuse ; les maisons sont à la fois à colombages et en briques, traduisant des influences normandes et flamandes) et quand je souhaite m’arrêter acheter mon déjeuner, je ne trouve rien pendant presque deux heures. J’aurai pédalé 90 kilomètres avant d’enfin faire une pause dans une friterie. Peu de temps après, me voilà à Amiens, une superbe ville que j’explore grâce à mon hôte professeur d’histoire. La Somme est ramifiée en de petits canaux dans le centre, justifiant le surnom de « Venise du nord » (je me dis qu’il y a décidément beaucoup de « Venises de », après la Venise verte de Niort ou Brantôme la Venise verte du Périgord sans compter Bruges, une autre Venise du nord).

Aucune description disponible.

Le lendemain, la pluie est plus dense que la veille, et dès que je quitte les berges de la Somme, je traverse des forêts assez vallonnées et extrêmement boueuses dans le Ternois. Certaines routes bitumées se sont transformées en torrents, et même si j’arrive en fin de journée, trempé et sale, mon vélo couvert de boue, dans un village inondé, je me dis que ça a été une belle étape, de celles qu’on garde en mémoire longtemps. Mercredi, rebelote : j’ai nettoyé mon vélo pour rien car je me perds rapidement dans des petits chemins à travers le bassin minier, que je découvre dans une atmosphère un peu lugubre, les terrils noirs pointant vers le ciel tout gris. Arrivé à Lille, épuisé, mon vélo en fait des siennes et crève de la roue arrière. Je répare tout cela sous la pluie, les mains pleines de boue, en me disant que ce n’est pas génial génial pour la suite.

Après une bonne nuit de repos, il fait beau lorsque je m’élance de Villeneuve-d’Ascq ce jeudi. Je suis motivé pour faire une longue étape avant un jour de repos mérité, entre la vallée de la Scarpe, le Cambrésis et la plaine picarde. A mon grand enchantement, je traverse des secteurs pavés empruntés par la course mythique de Paris-Roubaix (grand plaisir mais je crois que mon vélo souffre), des chemins de boue (j’ai l’impression de me répéter mais si vous voyiez l’état de mon vélo encore maintenant…) et me sens en pleine forme. Malheureusement, dans un petit chemin, ma chambre à air arrière explose au choc d’un silex et me voilà sans solution (puisque j’ai utilisé ma chambre de rechange la veille) au milieu des champs. Je me mets donc en marche et heureusement croise un agriculteur qui a la gentillesse de me transporter jusqu’à Saint-Quentin, où je fais une halte imprévue dans une auberge municipale (un concept génial que toutes les villes de France devraient proposer !).

Aucune description disponible.

Vendredi, je parcours les 50 kilomètres qui me manquaient jusqu’à Laon, dont j’aperçois la cathédrale surplombant la plaine à plus de 30 kilomètres de distance. C’est une étape courte et agréable. Je dois malheureusement quitter Laon en train pour revenir à Paris réceptionner ma nouvelle carte bleue. Je repars donc le samedi matin pour Maubeuge, choisissant une toute autre direction, afin d’aller tester le réseau points-nœuds en Wallonie. Ce réseau est un système assez simple de numérotation de chaque intersection et de signalisation très pratique, ce qui permet littéralement de traverser toute la Belgique et tous les Pays-Bas simplement en suivant les bons numéros notés préalablement. Vivement que ça arrive chez nous ! Deux orages plus tard, me voici à Dinant, une très belle ville nichée dans la vallée de la Meuse, lieu de naissance de Monsieur Sax, qui a inventé le saxophone. Enfin, je passe la journée du dimanche à pédaler en pleine nature au fil des boucles de la Meuse, encaissée entre les Ardennes que je découvre et qui m’impressionnent, sous la pluie et un énorme orage qui me coupe dans mon élan. Arrivé à Charleville-Mézières, la Place ducale est une magnifique récompense.


Le récap’ des entretiens

  • A Amiens, j’ai rencontré Hubert de Jenlis, Premier adjoint de la ville et conseiller départemental de la Somme, pour évoquer l’importance pour un élu d’avoir un pied dans la vie réelle, même s’il faut reconnaître que cela demande une organisation complexe. Nous avons également parlé des dernières réformes territoriales et de sa proposition de créer des assemblées régionales, à l’échelle des anciennes régions, dont les membres seraient élus dans des cantons sous leur nom et non sur une liste, afin d’avoir des représentants de chaque territoire identifiables à l’assemblée régionale.

  • A Loos-en-Gohelle, j’ai discuté avec Antoine Raynaud, directeur de cabinet du maire Jean-François Caron, un des pionniers de l’écologie politique qui a lancé dans cette ville du bassin minier de nombreuses expérimentations qui ont abouti à la mise en place de la Fabrique des transitions, alliance entre de nombreux acteurs proposant des formations et de l’ingénierie pour accompagner les projets de transitions des collectivités.

  • Enfin, j’ai déambulé dans Laon avec Séverine Dupont, adjointe au maire en charge de la transition écologique, afin de parler des projets environnementaux de la ville et des barrières à ces projets(par exemple, laisser de la végétation dépasser entre les pavés d’une grande place minérale pour diminuer très légèrement la température est vu comme un manque d’entretien par les habitants).


Les pépins en ce tout début de semaine s’accumulent malheureusement, mais je garde la forme et j’ai hâte de vous raconter mes prochaines aventures entre Champagne et Bourgogne. À très vite !

Bosco

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