

Discover more from À portée de roue
Dix-neuvième semaine : 23-29 août
Voici l’avant-dernière édition de cette lettre d’information déjà ! Après plus de quatre mois sur les routes, je me suis dit que vous aviez peut-être (ou pas !) des questions à poser sur le projet, sur mes impressions, sur les rencontres effectuées, sur le vélo, etc. Je serais ravi d’y répondre dans la prochaine et dernière lettre ! Il suffit de poser votre question ICI.
Sinon, je vous avais prévenu : j’ai bel et bien accéléré au cours de cette dernière semaine et sauf pépin, la barre des 10 000 kilomètres sera bien franchie d’ici mercredi ! J’ai pédalé à travers la région Centre principalement, une région au nom banal et impersonnel (en dépit des territoires bien identifiés qui la composent), toujours en prenant beaucoup de plaisir.
L’accélération en détail
Plus de 750 kilomètres parcourus en une semaine, j’allonge à 13 le nombre de jours depuis ma dernière pause près de Lyon. Les jambes tiennent bon malgré quelques difficultés, et le plaisir est toujours intact.
Lundi matin, je quitte Bourges pour passer du Haut-Berry au Bas-Berry. Comme évoqué la semaine dernière, le Berry était une ancienne province composée de plusieurs régions naturelles différentes : après la forêts et les côteaux parcourus la veille, me voilà à travers des champs de tournesols et de blé à n’en plus finir avec du vent de face en prime… Heureusement, certains passages autour des cours d’eaux et du Cher me réconcilient avec cette région qui abrite des jolis recoins. Le lendemain me confirme cela : je suis le lit de l’Indre tout du long, depuis Châteauroux (nommée par déformation du Château de Raoul). Cette rivière est une invitation à la pause permanente, je passe un long moment à me perdre dans mes pensées face à ce type de paysage :
Arrivé à Tours, je prends le train pour Bourgueil, située à l’ouest du département d’Indre-et-Loire (et non pas en Touraine mais déjà en Anjou !). De mercredi à vendredi, je ne fais que suivre la Loire, profitant d’une belle et célèbre piste cyclable (la Loire à vélo) et d’encore plus beaux et célèbres châteaux rivalisant d’éclat : dans l’ordre Langeais, Villandry, Tours, Amboise, Chaumont, Blois, Ménars, Chambord, Beaugency, Sully-sur-Loire et Gien. J’ai dû en louper/oublier des dizaines, la région ne manque pas de curiosités apparemment.
Après presque 300 kilomètres, je quitte la Loire pour de bon à Briare, où a été construit un magnifique pont-canal que je découvre au soleil couchant.
Les températures chutent, l’automne arrive déjà : frigorifié par une nuit à la belle étoile mais à 9°C, je pars de trèèès bonne heure samedi à travers la Bourgogne, profitant des petites montées (enfin ! après 8 jours de plat) pour me réchauffer doucement. J’aime bien cette atmosphère de paix et de tranquillité au lever de soleil. Je découvre alors Auxerre (petit aparté sur la prononciation d’Auxerre : les élus auxerrois ont débattu dans les années 1950 sur un changement d’orthographe en Aucerre afin d’éviter les erreurs de diction, il semble cependant qu’en plus des touristes parigots, de nombreux habitants de la ville disent indifféremment Auksère ou Aussère, y compris les élus qui m’ont reçu… débat non tranché pour moi), très jolie ville avec des maisons médiévales de toute beauté, puis de très jolis villages comme Mailly-le-Château perché sur… un récif corallien admiré par les géologues (datant de l’Oxfordien et formé il y a 160 millions d’années).
Dimanche, je poursuis mon incursion bourguignonne en passant par Noyers-sur-Serein, village médiéval très bien conservé, encore plus beau quand il y a du soleil, avant de rejoindre la vallée de la Seine à Châtillon-sur-Seine, où je suis surpris de franchir une rivière de quelques mètres de large, bien en amont de la Seine que je traverse au quotidien à Paris !
Le récap’ des entretiens
Je tiens à souligner l’exceptionnelle disponibilités des élus qui ont accepté de me rencontrer cette semaine, très souvent après une prise de contact de dernière minute :)
Sept rencontres au programme sur des sujets très variés :
Avec Marc Fleuret, président du conseil départemental de l’Indre qui m’a reçu à Châteauroux lundi, nous avons discuté de l’importance d’une collectivité puissante dans les territoires ruraux comme l’Indre en pleine crise démographique. Le conseil départemental travaille très bien avec Châteauroux Métropole, mais a moins de liens avec la région Centre qui semble trop éloignée.
A Tours, j’ai ensuite discuté autour d’un verre avec le député de la première circonscription d’Indre-et-Loire Philippe Chalumeau et plusieurs membres des comités locaux de La République en Marche. En tant qu’un des deux départements moteurs dans la région Centre (avec le Loiret), l’Indre-et-Loire a été affectée par la crise économique (nombreuses entreprises de sous-traitante aéronautique et bien sûr le tourisme lié aux châteaux de la Loire) mais les perspectives de reprises sont bonnes.
J’ai ensuite conversé avec Daniel Labaronne, député de la deuxième circonscription d’Indre-et-Loire (autour d’Amboise) et vice-président de la commission des finances de l’Assemblée nationale, au sujet des enjeux de la communication autour de France Relance. En tant que député, il informe chaque semaine +6500 entreprises des nouveaux appels à projet, ce qui a permis à sa circonscription de concentrer 75% des fonds de relance dans le département.
A Blois, j’ai ensuite rencontré Karine Gourault, directrice de BeLC, l’agence d’attractivité du Loir-et-Cher, créée il y a un an sous l’égide du conseil départemental. Depuis la perte de la compétence économique des départements en 2015 (dont nous avons déjà parlé à maintes reprises), seule la région Centre avec son agence Dev’up œuvrait à la mise en valeur économique du territoire. Problème : Dev’up ne comptait que deux collaborateurs dans le Loir-et-Cher, n’y résidant même pas. BeLC comble donc ce manque de regard économique au maillon stratégique du département.
J’ai ensuite été accueilli à Saint-Pryvé-Saint-Mesmin, aux portes d’Orléans, par Stéphanie Rist, députée de la deuxième circonscription du Loiret. Nous avons évoqué son changement d’opinion vis-à-vis de la baisse du nombre de députés : cela reviendrait mécaniquement à agrandir la taille des circonscriptions et éloigner encore plus les habitants de leur représentant national, alors même que certaines circonscriptions représentent déjà des milliers de km² (la Creuse et la Lozère sont même les seuls départements à ne compter qu’un seul député).
A Orléans, nous avons abordé avec Caroline Janvier, députée de la première circonscription du Loiret, le rôle local des députés. Membre du groupe de réflexion de l’Assemblée nationale le “cercle girondin”, elle propose notamment d’inscrire dans la loi l’appartenance automatique des députés dans les conseils d’administration des organes décisionnels locaux comme les SCOT.
Enfin, j’ai rencontré à Auxerre Hicham El Mehdi, maire-adjoint aux sports, et Nordine Bouchrou, maire-adjoint à l’urbanisme, pour échanger sur le début de mandat de cette nouvelle équipe municipale et le principal projet environnemental : la construction d’une voie de contournement au sud de la ville pour décongestionner le centre et créer sur les berges de l’Yonne un écoquartier.
Plus que deux départements à parcourir pour compléter la liste des 96 départements de France métropolitaine ! Ne manquent plus que les 5 DROM (départements et régions d’outre-mer) pour avoir la liste exhaustive :)
Je vous souhaite une très belle semaine ! De mon côté : dernière ligne droite, avant de célébrer l’arrivée à Paris dans à peine trois jours.
A mercredi pour celles et ceux qui seront là ! A bientôt pour les autres,
Bosco